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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 16:59
Editions théâtrale jeunesse - 2007 / à partir de 11 ans

La bêtise d’un mur séparant deux mondes, les riches et les pauvres, mais aussi les familles face au besoin de liberté.

POURQUOI CE FRONTIERE NORD ?

Parce qu’on est entré de plain-pied dans une telle logique de peur que le contrôle se glisse de manière insidieuse au plus profond de l’intimité, qu’il divise le monde, tous les mondes, les hémisphères en Nord et Sud, les continents, les pays de l’axe du bien, de l’axe du mal, les classes économiques en riches et pauvres, les familles en fumeurs et non-fumeurs…

Il faut élever de solides barrières, monter des murs, établir des postes de garde pour se protéger, contrôler aux nom toujours de la sécurité…

De l’autre côté de l’institution, de l’autre côté de l’officiel, il y a l’homme seul. Il y a la sensation d’étouffement dans le corset de fer, il y a le besoin d’air pur, il y a le besoin de sortir et de rencontrer, il y a le besoin de voler pour échapper au contrôle, au contrôle…

Le besoin de liberté du corps, de l’âme, de l’imaginaire…La curiosité qui ne se tait pas, le désir de connaître et de rencontrer et d’inventer un avenir…. Suzanne Lebeau


EXTRAIT


Scène 1- Le début de la construction

CHOEUR DES ENFANTS

C’est arrivé ce matin. Nous étions six à marcher ensemble sur le chemin de l’école. ( chaque enfant se nomme ) Lila, Ali, Bella, Momo, Tabi, Elsa. Momo et Bella…toujours devant. Ali en train de rêver. Tabi et lila, main dans la main. Et la dernière Elsa.

CHOEUR DES GARCONS

La route tranquille de pierres noires brillait sous le soleil féroce d’octobre.

CHOEUR DE FILLES

Mais l’air gardait encore un peu de la fraîcheur de la nuit.

MOMO

Regardez ! Vous avez vu ?

CHOEUR DES ENFANTS

C’est Momo le premier qui a vu, comme d’habitude.

CHOEUR DES GARCONS

Au détour de la place de la Paix, des hommes plantaient des piquets. Ils étaient nombreux, très nombreux…

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8 février 2008 5 08 /02 /février /2008 14:13
Editions Théâtrales Jeunesse - 2006

4ème de couverture

Voici 24 courtes histoires pour petits hommes…ou petites femmes comme autant de vignettes savoureuses, de petits moments de rien du tout d’où le théâtre naît. Gérald Chevrolet imagine Miche et Drate, deux personnages sans âge, sans sexe, avec des mots tendres poétiques et oniriques, comme ” deux parties du cerveau qui dialoguent au bord du monde “. Ils se heurtent avec naîveté et humanité à un monde trop grand pour eux, sauf à se construire leurs univers.

Ces deux protagonistes forts attachants deviendront les compagnons de lecture des petits et des grands, mais aussi les camarades de jeu de comédiens en herbe ou confirmés.


EXTRAIT:


- L’ENNUI -

Drate - Miche ?

Miche - Qu’est cequ’il y a, Drate ?

Drate - Je m’ennuie, Miche.

Miche - Pourquoi Drate ?

Drate - Parce que je ne sais pas quoi dire.

Miche - Ne dis rien !

Drate - Mais j’ai quand même envie de dire des choses, Miche ! Je ne sais pas…”pipi”, “caca”, “zirganopata” !

Miche - Zirganopata ?

Drate - Zirganopata, ça m’a fait assez plaisir de dire “Zirganopata” , je m’ennuie moins Miche.

Miche - Je crois que tu devrais te reposer, Drate. Tu dis n’importe quoi.

Drate - Miche ?

Miche - Quoi encore ?

Drate - Tu m’ennuies, Miche.

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5 mai 2007 6 05 /05 /mai /2007 14:07

Blanc est publié aux Editions L’Avant-scène Théâtre, Collection Quatre-vents et a reçu le soutien de la Fondation Beaumarchais 2004.

Deux jeunes sœurs se retrouvent. Dans la chambre d’à côté, leur mère vit ses derniers instants. Au-delà du drame qui se noue derrière la porte, durant trois jours et trois nuits les deux sœurs, peu préparées à cette situation, se découvrent, se parlent et laissent émerger leurs blessures profondes, les vérités et les bonheurs longtemps tus. De la souffrance à la douceur paisible, en passant par le rire, les mots suspendus renouent peu à peu les liens ébranlés et composent un poème à deux voix inscrit dans le mouvement et dans la vie.

Extrait

L’Aînée : Tu peux compter sur moi.
La Cadette : Je sais.
L’Aînée : Tu peux compter sur moi je suis là on peut compter l’une sur l’autre c’est ça l’important t’es ma petite sœur.
La Cadette : Dis pas petite.
L’Aînée : C’est affectueux…. Ma p’tite sœur c’est affectueux ça veut rien dire juste affectueux.
La Cadette : Petite ça veut dire quelque chose ça veut dire celle qu’on oublie parce qu’elle est petite.
L’Aînée : Je ne t’ai pas oubliée jamais.
La Cadette : Pas toi…
L’Aînée : Personne t’a oubliée jamais. Personne t’oublie qu’est-ce que tu racontes.
La Cadette : Dis pas petite.
L’Aînée : Dis pas grande alors dis plus jamais grande… Je suis pas grande. Quand j’entre dans cette chambre je suis pas grande.
La Cadette : …
L’Aînée : Aller ça va aller. On va s’en sortir.
La Cadette : Bien sûr qu’on va s’en sortir nous allons nous en sortir pas elle.
L’Aînée : Nous en sortir rien d’autre que ça. Rien attendre d’autre d’elle que ça ce qu’elle nous a appris. Un guerrier je te dis.
La Cadette : Lutter lutter pour en arriver là. Ce qu’elle nous a appris quelle valeur aujourd’hui ça veut dire quoi… ?
L’Aînée : … Je dirai plus jamais petite.
La Cadette : … Faut jamais dire jamais.

Un temps

L’Aînée : Je vais faire une sauce. Pour le bœuf-carottes. Je vais éplucher des petits oignons et les caraméliser dans du beurre salé avec un peu de sucre pas beaucoup et ensuite j’y jetterai quelques ronds de carottes et…
La Cadette : Ce ne sera plus un bœuf-carottes…ça deviendra un bœuf-mode.
L’Aînée : Tu crois ?
La Cadette : Oui. Avec la sauce et les oignons ça devient un bœuf-mode !

(…)

L’étrangeté du moment
Toutes les mères meurent, celle-là aussi. Bizarrement ce n’est pas triste… c’est comme ça. Pendant ce temps, les soeurs se parlent, les cigarettes se roulent, les religieuses au chocolat se mangent, et il est hors de question d’appeler un prêtre !

Zabou Breitman et Emmanuelle Marie

Le trouble du moment se camoufle dans l’anodin des petites choses de la vie. C’est dans la cuisine que l’on parlera de la mort. Mais le drame est déguisé en papier à cigarette, en histoires d’amour, en querelles anciennes.

Blanc est à la fois banale et singulière comme la fin d’une vie qui reste toujours un effarement, le sentiment vague d’une scandaleuse escroquerie. C’est le mélange, ou plutôt la bascule entre ce que l’on voit et ce qui se cache derrière la porte qui m’a tellement bouleversée. C’est ce qui me guide : essayer de rendre compte de la confusion et du quotidien englués dans un temps qui échappe. C’est l’aspect extra-ordinaire de la pièce d’Emmanuelle Marie.

Dans ce désordre en marche, les deux sœurs attendent la mort de leur mère en se raccrochant éperdument au buffet, aux tiroirs, à l’épluche légumes, au thé, aux cigarettes que l’on roule, aux draps propres ou souillés, au chien qui pisse sur la cabine du téléphone, aux constellations qui portent un nom, quand elles-mêmes ne s’appellent que l’Aînée et la Cadette.

J’ai eu envie de me promener dans l’étrangeté du moment, mais en laissant la vie à sa place parfois toute faite, parce que c’est comme ça, parce que les automatismes la peuple, et que nous serions nus et perdus sans eux.

Comme nous serions perdus dans Blanc si l’obscur gagnait la bataille.

Zabou Breitman

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12 avril 2007 4 12 /04 /avril /2007 16:57
Trad. de l’anglais (Etats-Unis) par F.J. Roy- La Découverte 2003

Ce roman se présente sous la forme de conversations entre deux noirs américains (l’auteur lui-même et son héros Jesse Simple, un ouvrier venu à Harlem pour fuir le sud raciste), qui se rencontrent tard le soir dans un pub de Harlem autour d’un ou plusieurs verres de bière pour aborder les sujets les plus divers. Tout d’abord la vie privée de Simple, ses amours? Mais ce sont aussi et surtout la ségrégation, la bombe atomique, le chômage, la jalousie, l’arrivisme et le jazz que l’on trouve au c?ur de cet ouvrage haut en couleurs qui dessine la fresque de tout le petit peuple de Harlem et, au-delà, de toute la vie sociale des États-Unis.

Pionnier de la renaissance littéraire de Harlem, père spirituel de Chester Himes, James Baldwin et tous les autres grands écrivains noirs, Langston Hughes reste une légende de la culture afro-américaine. Sa vie, qu?il a racontée dans son autobiographie, Les Grandes Profondeurs, est elle-même un roman. Il fut chasseur dans une boîte de la rue Fontaine, plongeur à Pigalle, clochard à Gênes et, en 1925, connut enfin la gloire avec ses poèmes alors qu?il était bus boy dans un hôtel de Washington. Plus tard, il rencontrera un jeune photographe français du nom de Cartier-Bresson au Mexique, puis il sera correspondant de guerre en Espagne. Son Ingénu de Harlem fait partie des « cent livres du siècle » de la New York Library.

En 1942, Langston Hughes écrit régulièrement dans le Chicago Defender. Dans ces chroniques qui sont autant de prises de position politiques apparaît alors le personnage de Jesse B. Semple ou Simple qui devient l’un des personnages phares de l’œuvre de Langston Hugues et qui est ici magistralement mis en scène dans L’ingénu de Harlem.

Succession de conversations entre l’auteur narrateur et son héros Jesse B. Semple ou Simple, le roman est découpé en courts chapitres qui, sur le mode du questionnement philosophique qui n’est pas sans rappeler Le Neveu de rameau, fait partager au lecteur la vie quotidienne d’un habitant de Harlem. Chaque soir, ils se rencontrent dans un bar et s’entretiennent sur les vicissitudes de l’existence de Simple, un ouvrier qui a fui le Sud raciste. Ces rencontres tour à tour cocasses, émouvantes et drôles sont l’occasion d’aborder les questions de la ségrégation raciale, de la bombe atomique, du jazz…

Qui est Simple ? «Il parle de la femme avec laquelle il n’a pu s’entendre, de celle qu’il aime maintenant et qu’il veut épouser, de Zarita, sa «copine des nuits de bringue».(…) La plupart du temps il est de bonne humeur et ses histoires sont drôles mais, parfois, une douleur fulgurante le traverse (…). Parfois il lui faut rire pour ne pas pleurer (…) S’il n’y avait pas eu à Harlem, des milliers de gens comme Simple, bavards chaleureux, joyeux et lucides qui, dans l’enfer même pas climatisé de la ségrégation, vivent le courage du sourire aux lèvres, ce livre pareil à eux n’aurait pas vu le jour. Simple c’est mon frère de lait, ma mascotte et mon chevalier.» (p.14)

Obsédé par la question raciale, Simple élabore rencontre après rencontre un projet de société où la population noire américaine aurait enfin les mêmes droits que la population blanche. C’est ainsi qu’il imagine la mise en place d’une réserve pour la protection des Noirs, un livre de comics dénonçant la folie du comportement des Blancs et qu’il fustige, non sans humour et ironie, les associations culturelles qui entendent faire du Nègre un Américain civilisé «— Comme c’est la Semaine d’Histoire Nègre, dit Simple, Joyce m’a emmené écouter une conférence hystérique faite par un professeur noir. — Historique, dis-je. — L’hystérique a parlé, continua Simple. Ben, mon vieux, il l’a pas placée bien haut notre race. Il a dit qu’on était mal fichu, mal dirigé (…) Au lieu de nous pointer pour bosser et gagner des sous, on préfère se trémousser à faire du jazz. Ça, faut le dire, il s’est bien marré aux dépens de la race noire, bien qu’il soye aussi noir que moi-même. Pour de la conférence, c’était de la conférence !» (p. 341)

Ces discussions à bâtons rompus sur le mode de l’improvisation forment un ensemble époustouflant qu’il était urgent de traduire. Figure centrale de la Renaissance de Harlem, Langston Hughes n’a cessé de se battre contre la ségrégation raciale que ce soit dans ses pièces de théâtre, ses romans, ses essais, ou ses poèmes. Un livre majeur.

Elisabeth Monteiro Rodrigues

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20 mars 2007 2 20 /03 /mars /2007 17:32
Éditeur : L’Ecole des loisirs 9/ 12ans
Collection : Theatre

Quatrième de couverture
Le pays de Rien a son roi qui, comme tous les rois, fait des guerres et veille sans cesse au bon ordre de son royaume. Mais ses guerres à lui sont étranges. Il chasse les cris, les larmes, les couleurs, les soupirs, les rêves et les enferme dans des cages.
Peu à peu, tous désertent son royaume. Tous, sauf sa fille qui ne supporte plus d’être héritière du pays de Rien.
Un jour, elle se révolte contre son père bien-aimé.
Grâce à un garçon.

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8 mars 2007 4 08 /03 /mars /2007 17:01
Langston Hughes (1902-1967) est l’un des plus importants écrivains noir-américains. Il fut un des principaux acteurs de la « Harlem Renaissance ». Ce mouvement culturel multiforme (littérature, théâtre, arts graphiques, musique) a duré du lendemain de la Première guerre mondiale jusqu’au milieu des années trente. Ce mouvement très créatif était aussi porteur d’aspirations et de critiques sociales concernant le peuple noir-américain et l’Amérique dans son ensemble. Langston Hughes, il a laissé une oeuvre abondante de poète, de nouvelliste, de dramaturge et d’essayiste. Les poèmes qui suivent sont extraits de son premier recueil paru en 1925, « The Weary Blues ».

“LE NÈGRE PARLE DES FLEUVES”

J’ai connu des fleuves
J’ai connu des fleuves anciens comme le monde et plus vieux que le flux du sang humain dans les veines humaines.

Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves.

Je me suis baigné dans l’Euphrate quand les aubes étaient neuves.
J’ai bâti ma hutte près du Congo et il a bercé mon sommeil.
J’ai contemplé le Nil et au-dessus j’ai construit les pyramides.
J’ai entendu le chant du Mississipi quand Abe Lincoln descendit à la Nouvelle-Orléans, et j’ai vu ses nappes boueuses transfigurées en or au soleil couchant.

J’ai connu des fleuves : Fleuves anciens et ténébreux.

Mon âme est devenue aussi profonde que les fleuves.

(paru dans la revue « Crisis » en 1921)

“MOI AUSSI”

Moi aussi, je chante l’Amérique.

Je suis le frère à la peau sombre.
Ils m’envoient manger à la cuisine
Quand il vient du monde.
Mais je ris,
Et mange bien,
Et prends des forces.

Demain
Je me mettrai à table
Quand il viendra du monde
Personne n’osera
Me dire
Alors
« Mange à la cuisine ».

De plus, ils verront comme je suis beau
Et ils auront honte, -

Moi aussi, je suis l’Amérique.

“LE BLUES DU DÉSESPOIR”
[THE WEARY BLUES]

Fredonnant un air syncopé et nonchalant,
Balançant d’avant en arrière avec son chant moelleux,
J’écoutais un Nègre jouer.
En descendant la Lenox Avenue l’autre nuit
A la lueur pâle et maussade d’une vieille lampe à gaz
Il se balançait indolent…
Il se balançait indolent…
Pour jouer cet air, ce Blues du Désespoir.
Avec ses mains d’ébène sur chaque touche d’ivoire
Il amenait son pauvre piano à pleurer sa mélodie.
O Blues !
Se balançant sur son tabouret bancal
Il jouait cet air triste et rugueux comme un fou,
Tendre Blues !
Jailli de l’âme d’un Noir
O Blues !

D’une voix profonde au timbre mélancolique
J’écoutais ce Nègre chanter, ce vieux piano pleurer ?
« J’n'ai personne en ce monde,
J’n'ai personne à part moi.
J’veux en finir avec les soucis
J’veux mettre mes tracas au rancart. »
Tamp, tamp, tamp ; faisait son pied sur le plancher.
Il joua quelques accords et continua de chanter ?
« J’ai le Blues du Désespoir
Rien ne peut me satisfaire.
J’n'aurai plus de joie
Et je voudrais être mort. »
Et tard dans la nuit il fredonnait cet air.
Les étoiles disparurent et la lune à son tour.
Le chanteur s’arrêta de jouer et rentra dormir
Tandis que dans sa tête le Blues du Désespoir résonnait.
Il dormit comme un roc ou comme un homme qui serait mort.

NÈGRE

Je suis un Nègre :
Noir comme la nuit est noire,
Noir comme les profondeurs de mon Afrique.

J’ai été un esclave :
César m’a dit de tenir ses escaliers propres.
J’ai ciré les bottes de Washington.

J’ai été ouvrier :
Sous ma main les pyramides se sont dressées.
J’ai fait le mortier du Woolworth Building.

J’ai été un chanteur :
Tout au long du chemin de l’Afrique à la Géorgie
J’ai porté mes chants de tristesse.
J’ai créé le ragtime.

Je suis un Nègre :
Les Belges m’ont coupé les mains au Congo.
On me lynche toujours au Mississipi.

Je suis un Nègre :
Noir comme la nuit est noire
Noir comme les profondeurs de mon Afrique.

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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 17:17
Editions théâtrale jeunesse - 2007 / à partir de 14 ans

Un présent fait de choix vertigineux à vivre intensément plutôt qu’un avenir incertain. Une approche pour dire le monde dans le cadre ” Si j’étais grand “.

NOTES DE L’AUTEUR

Ecrire pour

Ecrire pour des adolescents

Ecrire pour des adolescents que je ne connais pas

Qui sont donc plus mystérieux encore

Ecrire pour qu’ils s’emparent de ce texte et le jouent

Ecrire sur leurs désirs futurs

Alors qu’ils ne conjuguent que le présent

Ecrire

Alors que

Le monde est en vrac

L’avenir est un mot obscène

La planète se réchauffe

Les adultes pas vraiment des modèles

L’utopie est un mot inconnu

La technologie quadrille leurs vies

Mais écrire

EXTRAIT

Un garçon planté devant un mur, il regarde les mots qui y sont tracés : “Vous êtes les arcs qui projettent vos enfants comme des flèches vivantes. ” Une fille l’observe.

La fille - C’est toi qui as écrit ça ?

Le garçon - Sur le mur oui.

La fille - C’est pas de toi ?

Le garçon - Ce sont les mots d’un poète libanais. J’habite en face, quand mes parents sortiront ils ne pourront pas y échapper.

La fille - Et alors ?

Le garçon - Ils sauront ce qui leur reste à faire.

La fille - Bonne chance.

Elle s’éloigne, il reste.

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8 février 2007 4 08 /02 /février /2007 16:49
Editions Théâtrales Jeunesse

QUATRIEME DE COUVERTURE
Dans ce pays-là, on vend les enfants. On en vend un quand on a du mal à finir le mois ou quand il faut un nouveau frigidaire. On les rachète parfois aussi, par exemple pour faire une fête de famille. Le narrateur raconte son parcours, du petit garçon que ses parents ne mettaient pas sur le marché parce qu’il n’était pas beau, à l’homme qu’il est devenu et qui tout naturellement s’est mis à vendre son père. On traverse cette histoire traitée avec cocasserie et tendresse en admirant la virtuosité d’un auteur qui nous fait passer du récit au théâtre sans qu’on n’y prenne garde.

Carlos Liscano est Urugayen. Ma famille n’est pas un texte écrit pour le jeune public, c’est un texte de théâtre tout simplement.


Extrait :


Acteur un : - Mon père, on l’a vendu quand il avait cinq ans.

Actrice : - D’après ce qu’il racontait ce fut un hasard.

Acteur deux : - Ma grandmère pensait qu’avant l’arrivée de l’hiver elle devrait vendre un ou deux enfants, mais elle n’avait encore rien décidé.

Acteur trois : - Tous les enfants savaient que l’un d’entre eux allait être au marché à l’automne, mais celui qui allait devenir mon père n’était pas au courant.
C’est alors qu’une nuit avec ma tante Elida, qui devait avoir dans les six ans, ils se levèrent affamés et en essayant de trouver quelque chose à manger ils renversèrent la jarre de lait.

Acteur deux : - Ma grandmère se réveilla et elle n’eut plus l’ombre d’une hésitation. au lever du jour elle était au marché avec les deux enfants s’évitant ainsi la peine de continuer à faire des calculs jusqu’à la fin de l’automne.

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 17:40
Edition Actes Sud

Né au Liban, Wajdi Mouawad a vécu en France avant d’immigrer au Québec. Formé à l’École nationale de théâtre du Canada, cofondateur du Théâtre Ô Parleur, il est comédien, auteur et metteur en scène.

Forêts?

Si l’on veut une histoire, Forêts est peut-être le récit de six femmes qui, suite à un événement qui s’abat sur la plus jeune d’entre elles, font brutalement face à l’incohérence de leur existence.

Cette plongée forcée à laquelle elles auraient bien voulu se soustraire se fera par l’entremise d’un paléontologue amené en 1946 à se rendre avec une équipe de scientifiques dans un des camps de concentration pour tenter de ramener du néant ce que l’on a voulu y précipiter.

Chacune de ces femmes verra sa raison mise en pièce puisque là, dans les cendres humaines de cette innommable douleur, irreprésentable, elles déchiffreront, abasourdies, les traces et le futur de leur destinée.

Forêts? Forêts? Forêts?

Mais si l’on veut vraiment une histoire, on peut aussi dire qu’il s’agit du récit d’une désertion : quittant le champ de bataille en 1917, un soldat ; Lucien Blondel ; se réfugie au coeur d’une forêt.

Là, traversant une rivière étrange et obscure, serpentant au milieu des arbres, il découvre un zoo où quatre femmes vivent au milieu des animaux sauvages.

Au coeur de ce paradis improbable, Lucien rencontrera Léonie avec laquelle il vivra une histoire d’amour sans se douter que leur union sera, à l’image de ce siècle, le théâtre de douloureuses déchirures.

Forêts? Forêts? Forêts est peut-être l’histoire de cette femme, en 1989, qui apprend qu’elle est atteinte d’un mal incurable son cerveau étant dévoré par une tumeur.

Forêts? Forêts?

Wajdi Mouawad

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8 janvier 2007 1 08 /01 /janvier /2007 17:34
Catégorie : Théâtre Editeur : Actes Sud

Une femme seule, assise devant nous. Une femme de chair, d’os et de sang, qui se livre à un étrange rituel. Avec délicatesse, elle raconte des histoires d’amour.

Des histoires vraies qui sont arrivées dans des lieux précis d’une ville précise. Elle insiste avec minutie sur tous les détails intimes : le cœur qui bat, les mains moites, le souffle court, la peau qui frémit sous les doigts. Tour à tour, elle évoque le souvenir de Sigfried qui était fou, de Jan qui voulait tout et tout de suite, d’Edmond qui l’attendait sous les arbres l’après-midi et aussi de Ginette qui était boulotte et d’Anna qui lui a dit les choses qu’on rêve d’entendre… Qui est-elle, cette femme au passé multiple et pourquoi raconte-t-elle tout cela ? Elle parle avec fébrilité, comme si elle était en danger, comme si son cœur, sa vie, sa peau en dépendaient. Peu à peu, à travers ses récits, elle révèle ce qui la pousse à raconter et livre le secret insensé qu’un jeune homme lui a confié, un jour, dans un café…

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